Les épidémies, comme les tremblements de terre, les tornades et les inondations, font partie du cycle de vie sur la planète Terre. Cela a toujours existé et continuera de se produire... Comment allons-nous réagir? Avec avidité, haine, peur et ignorance? Cela n'apporte que plus de souffrance. Ou avec générosité, clarté, constance et amour?

C'est le moment de l'amour
Il est temps pour nous, ou pour certains d'entre nous, de devenir des bodhisattvas. Dans les enseignements bouddhistes, le Bodhisattva est quelqu'un qui jure de soulager la souffrance et apporte des bénédictions en toutes circonstances. Un Bodhisattva choisit de vivre avec dignité et courage face aux évènements, et dégage de la compassion pour toute l'humanité. La compassion est un sentiment par lequel un individu est porté à percevoir ou ressentir la souffrance d'autrui, et poussé à y remédier, par amour, morale ou éthique.
Ce n'est pas une métaphore. En tant que Bodhisattvas, il nous est maintenant demandé de conscientiser, réellement, la mesure de la tragédie du monde et de répondre avec amour.

Vous l'avez sûrement remarqué, l'écart entre les personnes conscientes, ouvertes, reliées ou connectées, et les personnes inconscientes, au ras des pâquerettes, dans leurs peurs, et leur non-évolution, est de plus en plus marqué. Cet écart se creuse de plus en plus. Et ce n'est pas un hasard...
Le cheminement du Bodhisattva est devant nous. Une chose intéressante est que nous pouvons voir quelques bodhisattvas autour de nous en ce moment. -Uniquement ceux, qui sont désintéressés, et ne cherchent pas à tirer la couverture à eux dans ces circonstances, par pur égo...- Nous pouvons en voir chanter de leur balcon à ceux qui sont enfermés à l'intérieur. Nous les voyons chez de jeunes voisins qui s'occupent des aînés à proximité, chez nos braves travailleurs de la santé et tous ceux qui ne sont pas applaudis qui transportent les marchandises vivrières et qui remplissent les étagères de nos épiceries.

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Que puis-je faire? Que pouvons-nous faire?
En ce moment, nous pouvons nous asseoir tranquillement, prendre une profonde respiration et reconnaître notre peur et notre appréhension, notre incertitude et notre impuissance... et regarder tous ces sentiments avec un cœur compatissant pour nous-même. Observer nos propres émotions, en prendre conscience. Nous pouvons dire à nos sentiments et à notre incertitude: "Merci d'avoir essayé de me protéger" et "Je vais bien pour l'instant". Nous pouvons mettre nos craintes sur les genoux de Bouddha, la Vierge Marie, Quan Yin, Jésus, une Âme disparue, peut importe, les placer dans la lumière en tout cas. Dans la compassion et la lumière des anciennes générations aussi, qui ont vécu bien pire, que d'être enfermé dans le luxe de nos maisons ou appartements contemporains, remplis de technologie et bien au chaud tout en pouvant manger à notre faim.

Quand nous faisons ce travail de compassion à nous même, et en conscientisant ces émotions, nous pouvons sentir que nous appartenons à quelque chose de plus grand, de générations de survivants dans la vaste toile de l'histoire et de la vie, "transportés" comme disent les anciens Ojibwa, "par de grands vents à travers le ciel".
C'est une période de mystère et d'incertitude. Respirez. Les voiles de séparation entre les êtres se délitent, et la réalité de l'interconnexion est évidente pour tout le monde sur terre. Nous avons besoin de cette pause, peut-être même, sûrement, besoin de notre isolement pour voir combien nous avons besoin les uns des autres.

Stoppons l'ignorance
Il est maintenant temps d'ajouter notre part. Le Bodhisattva se tourne délibérément vers la souffrance pour servir et aider ceux qui l'entourent de toutes les manières possibles. C'est le test que nous attendions. Nous savons comment procéder.

Il est temps de renouveler votre vœu. Asseyez-vous tranquillement et demandez à votre cœur: quelle est ma meilleure intention, ma plus noble aspiration pour cette période difficile?
Votre cœur répondra. Laissez ce vœu devenir votre étoile-guide. Chaque fois que vous vous sentez perdu, souvenez-vous en et cela vous rappellera ce qui compte.

Il est temps d'être le médicament, la musique apaisante, la lampe dans l'obscurité. De rayonner d'amour. Soyez porteur d'espoir. S'il y a des funérailles, envoyez votre amour avec une chanson.
Faites confiance à votre dignité et à votre bonté. Là où d'autres amassent par peur...aidez! Là où d'autres laissent jaillir leur colère...soyez zen! Là où certains se comportent mal...prenez du recul! Là où les autres trompent...défendez la vérité! Là où d'autres sont dépassés ou insouciants... soyez gentils et respectueux!

Lorsque vous vous inquiétez pour vos parents, vos enfants, vos bien-aimés, laissez votre cœur s'ouvrir pour partager votre compassion, et pour chacun qui ressent la même inquiétude pour ses parents, ses enfants et ses proches. C'est le grand cœur de la compassion. Le Bodhisattva dirige la compassion vers tout le monde - ceux qui souffrent et sont vulnérables, et ceux qui causent de la souffrance. Nous sommes tous dans le même bateau. Au niveau de l'âme il n'y a pas de jugement, de ce qui est bon ou mauvais -c'est ainsi- point.

Il est temps de repenser un nouveau monde, d'envisager de partager notre humanité commune, d'envisager comment nous pouvons vivre de la manière la plus authentique et la plus belle possible en harmonie. Mettons en place au travers de cette difficulté, ce que nous avons l'intention de nourrir, nous pouvons le faire.

Pour conclure
En fin de compte, rappelez-vous de qui vous êtes. Vous êtes une conscience intemporelle, la conscience de l'âme qui est née dans votre corps. Vous êtes né de l'étincelle de cette âme, et même maintenant, justement maintenant, vous pouvez communier avec elle, à l'intérieur de vous, votre étincelle de vie, et devenir cette conscience aimante et compatissante de ce que vous vivez et ressentez, de ce que tout le monde vit et ressent...

Quand un bébé vient au monde, notre première réponse est l'amour.
Lorsqu'un être cher meurt, la main que nous tenons est un geste d'amour.
L'amour et la conscience intemporelle de l'âme sont qui vous êtes.
Faites-lui confiance.